La connaissance ethnographique s'est penchée sur les sociétés dominées afin de les étudier et de mieux les comprendre. Mais la perspective heuristique qui devait accompagner une telle tâche ne lui a pas évité certaines dissonances cognitives. L'exigence méthodologique de la distance imposée vis-à-vis des sociétés prises pour objet d'étude, a faussé la démarche humaniste, vocation première de l'exercice anthropologique, afin de créer un contact humain et culturel. Or c'est tout l'inverse qui s'est produit. L'intérêt pour l'Afrique et l'ordre mercantiliste qui lui est consubstantiellement lié ont occulté les découvertes scientifiques qui devaient servir d'approche propédeutique à la connaissance de l'Afrique. Ces « découvertes » ethnographiques ont engendré une violence extrême sur les populations locales en les soumettant par la force.

Cet essai s'attache à montrer les différentes luttes et résistances des pays africains et noirs américains pour s'affranchir du joug colonial imposé par l'Europe et l'Amérique. Comment les intellectuels du tiers monde ont combattu ces injustices et en même temps essayé de se redéfinir par rapport à la nécessité de leur culture d'origine, tout en s'assimilant la modernité. C'est peut-être là et sans défaillance notable un des premiers essais d'un intellectuel algérien qui a tenté d'étudier dans le même élan la culture du combat négro-américain et les mouvements d'émancipation africains liés organiquement par le même idéal.